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Aujourd’hui, je développe en collaboration avec l’informaticien Yves Leguennou un logiciel capable de gérer en direct l’analyse graphique de mes réalisations plastiques et leur conversion en espace sonore.
La première installation de sculptures intégrant cette technique à eu lieu à la Ferme des Arts de Vaison-la-Romaine durant l’été 2002. Deux mois durant la sculpture a « chanté » en permanence les images perçues par la caméra.
Les « chants » ainsi crées différent d’un à l’autre, selon les variations d’éclairement matin…soir, saisons, nuages… selon la métamorphose de l’environnement, mutation des éléments naturels, déplacement des individus…

J’ai toujours assimilé mon travail de plasticien à un environnement sonore « in testu » (dans ma tête).
Ces sons, harmonies et dysharmonies, étaient intimement liés à la forme, la couleur, la lumière, de mes réalisations. Bien sur,  l’idée de créer ma propre logique sonore lors de l’installation de mes pièces, pour définir  un espace supplémentaire lié à l’ensemble était toute naturelle. Cependant il fallait un chemin me permettant d’appréhender les liens subtils à établir.

J’ai débuté ces expérimentations à l’aide de l’outil naturel le plus rapidement disponible, ma propre voix. J’ai enregistré des lignes sonores puis j’ai superposé à ses lignes d’autres lignes puis, etc… En fait je calquais ma technique de travail sonore à celle de mon travail de plasticien.

J’ai alors rencontré Gérard de HARO ingénieur du son au Studio de la Buissonnes à Pernes les Fontaines qui m’a offert les conditions techniques et son savoir faire pour enregistrer le premier « climat sonore » accompagnant l’installation de la Cathédrale d’Images des Baux de Provence.

Nous avons renouvelé cette expérience lors de l’installation de la Médiathèque Intercommunale de Miramas. J’ai ajouté à cette exposition une dimension nouvelle, en présentant une performance  in situ, basé sur le concept « lignes sur lignes ». Cette performance à été enregistrée et figure sur le compact disque édité à cette occasion.
J’ai composé ensuite un ensemble de pièces sonores, pour l’installation réalisé dans la cour  de  l’Espace Van GOGH en Arles.

Présentation du logiciel

Création d’une note

Pour créer une note le logiciel fragmente l’image qu’il reçoit via la caméra, en rectangles d’analyses, de ces « fragments » sont issues les composantes fondamentales des  couleurs selon le code « Rouge, vert, bleu » ainsi que leur luminosité et leur saturation. Le logiciel situe aussi ces fragments dans l’espace en abscisse et ordonnées. La durée des notes ainsi que leur puissance sonore sont gérées suivant le même principe.
Dans le cas où deux couleurs similaires sont détectées dans l’image, mais si elles sont  d’abscisses et d’ordonnées différentes, les notes correspondantes seront liées par une effet de glissando, ajustant la durée et la hauteur de la note à leur situation spatiale.

Création de la partition

Une fois l’image analysée la synthèse des données (hauteur de la note, durée , puissance etc.) est réalisée, puis une  partition est générée et elle est  envoyée à un séquenceur qui aura en charge son interprétation.

Interprétation

Les instruments interprètes sont pensés comme autans  d’outils de sculpture du son, au travers d’instruments virtuels, créés en amont.
je crées aujourd’hui ces instruments en utilisant ma propre voix, je considère en effet  qu’elle est mon élément préférentiel, comme la main  mène  le pinceau, comme la couleur sort du tube, comme la matière appelle la forme.

…….du temps

Ces matières sonores évoluent hors d’un « temps référence » hors de notre temps, elles  induisent leur propre dimension, comme la pensée, elles peuvent se jouer de l’avant et de l’après.  Il s’agit ici d’un temps dilaté se muant dans une autre logique.