Commandes publiques & oeuvres Monumentales

Les rêveurs d’ailleurs , Aire de Repos Rance Frémur, Côtes d’Armor


Commande du Conseil Général des Côtes d’Armor – 2005

Acier inox, verre calligraphié, émaillé, trempé

Mortier de ciment Prompt

Hauteur des personnages 3 mètres

« Les Rêveurs d’Ailleurs »

Aire de Repos Rance Frémur, route départementale 2

J’ai voulu, par une « étude imaginaire » m’inspirer librement des diverses particularités qui composent l’histoire et la trame du tissu local.

Les calligraphies inscrites sur les pièces verrières pourraient être autant de récits contant les aventures de marins célèbres ou anonymes, ou, pourquoi pas, des parcelles de conversations entre les êtres « merveilleux » peuplant cette région.
Les personnages, eux, sont entre mythes et réalités, tout à la fois proches et différents de nous. A l’image des autochtones, tournés vers la mer, mais attachés à la terre, prêts à partir, mais liés à leurs racines et pourtant résolument engagés vers leur devenir, un « ailleurs » qui peut être aussi ici.

Les rêveurs d’ailleurs ou la légende des rêveurs

Il était une fois… on ne sait plus quand, il y a très longtemps, ou peut-être plus tard, sont apparus des « rêveurs d’ailleurs ».

Une étude sommaire mais pourtant pertinente a été réalisée pour tenter de définir ou néanmoins d’approcher la réalité de ces êtres.

Nous vous rapportons ici l’essentiel de son contenu.

Préambule

Les « rêveurs d’ailleurs » ne sont pas à proprement parler des êtres d’une simplicité évidente. Toutefois, ils n’apparaissent pas non plus comme particulièrement compliqués. Tout laisse à penser, à priori, qu’ils appartiennent à notre espèce, quoique, à bien y regarder, il est évident qu’ils sont différents…

Après une étude approfondie, mais non exhaustive, il en ressort trois genres principaux.

Je cite :

- Les rêveurs « de loin »

- Les rêveurs « de près »

- Les rêveurs « d’en haut d’en bas »

Cette dernière catégorie n’a pu être départagée, car il semble que chez les rêveurs, la distinction entre le haut et le bas n’a pas lieu d’être* .

* L’étude laisse cependant planer un doute…

L’étude

Les rêveurs « de loin »

Loin d’être des rêveurs exemplaires, les rêveurs de loin font figure d’aventuriers. Ce sont eux qui ont récolté toutes les écritures et calligraphies aujourd’hui connues… par eux… car ils ont la fâcheuse manie de superposer leurs savoirs afin de les rendre particulièrement incompréhensibles par quiconque s’aventurerait à en tenter le déchiffrage.

A cela, il y a deux raisons :

- Premièrement, cette manie a pour but de pousser vers le large (le loin, au sens large du mot) ceux qui d’aventure passeraient par là. Evidemment, ceux qui ne ressentiraient pas l’appel du large seraient systématiquement repoussés vers les rêveurs de près, voire vers les rêveurs d’en haut d’en bas.

- La deuxième raison étant à ce jour inconnue.

Il en ressort donc que le rêveur de loin est insaisissable et peu compréhensible, mais il en demeure néanmoins, particulièrement sympathique.

Les rêveurs « de près »

Le rêveur de près comme on pourrait de prime-abord le supposer ne se situe pas à l’opposé du rêveur de loin. D’ailleurs, on ne saurait trop dire où il se situe.

Ceci étant posé, le rêveur de près oppose ses savoirs et s’enferme volontairement dans cette situation qui semble de toute façon lui convenir. En apparence et en apparence seulement, ces savoirs sont incompatibles (pas la même couleur, quasiment pas la même forme, etc.…) avec ceux des rêveurs de loin. Toutefois et pour une fois, nos études prouvent avec certitude leurs origines communes.

Nous avons cherché avec persévérance les raisons qui maintiennent les rêveurs de près dans cette attitude et nous pouvons à ce jour affirmer que nous les ignorons.

Les rêveurs d’ »en haut d’en bas »

Nous nous trouvons ici au cœur même et peut-être bien, à la clef de voûte de notre étude.

Le rêveur d’en haut d’en bas est incohérent. Il persiste à penser différemment, à agir comme bon lui semble, un peu insaisissable somme toute. On peut dire si l’on ose que, de toute éternité, il se nourrit des savoirs de ses semblables, qu’il les métamorphose pour en restituer un amalgame proche en apparence du savoir des autres, mais qui, malgré leur ressemblance n’en est pas moins radicalement différent.

On peut l’affirmer, sans toutefois en être sûr, ce rêveur se complaît dans le paradoxe et, pour autant que l’on sache, mais sans en comprendre vraiment le sens, le paradoxe le plonge dans une béatitude quasiment mystique,

et ce pour trois raisons :

- Premièrement, ce rêveur laisse aux rêves toutes leurs libertés (même si quelquefois, par fort soleil, leurs ombres portées les assombrissent un peu).

- Deuxièmement, dans leur monde, les rêveurs d’en haut d’en bas sont devenus très méfiants, bien qu’ils gardent une confiance infinie (l’étude ne peut cependant dire en quoi…)

- Le troisièmement demeure à ce jour un peu flou. Il se peut que des rêveurs côtoient notre propre monde, que, de temps en temps, ils pénètrent notre espace, voire même, et certains l’ont affirmé, qu’ils apparaissent sur des aires de repos… mais, comme pour toutes les histoires, cela reste à confirmer.


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