Qu'est-ce que les Highlights ?

Tous les mois, retrouvez une analyse d’articles scientifiques récents associant le résumé de l’article, un diaporama complet resituant le problème et une analyse critique, issue des séances de bibliographie hebdomadaires du Centre Régional de Lutte Contre le Cancer Léon Bérard, à Lyon

Effect of Axillary Dissection vs No Axillary Dissection on 10-Year Overall Survival AmongWomen With Invasive Breast Cancer and Sentinel Node Metastasis - The ACOSOG Z0011 (Alliance) Randomized Clinical Trial

Chers amis, chers collègues,

Les highlights de la SFCO sont maintenant déclinés à plusieurs spécialités. C’est l’équipe de gynécologie-sénologie du CLCC de Nantes, composée des Dr Cécile Loaec, Florence Boiffard, Victoire Brillaud, Virginie Bordes et Jean-Marc Classe, qui inaugure le bal.

Bonne lecture,

Aurélien Dupré
Centre Léon Bérard, Lyon.

 


Effect of Interval (7 or 11 weeks) Between Neoadjuvant Radiochemotherapy and Surgery on Complete Pathologic Response in Rectal Cancer: A Multicenter, Randomized, Controlled Trial (GRECCAR-6)

Bonjour à tous,

Cocorico. Quel est l’effet de l’augmentation du délai entre la fin de la radiothérapie et la chirurgie dans les cancers du rectum ?
Question posée par le GRECCAR dans cette étude randomisée multicentrique française, sur 265 patients.

Les délais proposés étaient de 11 vs 7 semaines et le critère de jugement principal était le taux de réponse pathologique complète (pCR), puisque plusieurs études rétrospectives retrouvaient une corrélation entre l’augmentation du délai et le taux de pCR. Le taux de pCR dans cette étude était légèrement inférieur aux précédentes données publiées et il n’était pas augmenté par un délai plus long (17,4% vs 15%). De plus, l’augmentation du délai était associé à une augmentation de la morbidité post-opératoire (médicale) et possiblement plus de difficultés opératoires avec moins d’exérèse complète du mésorectum.

En attendant les résultats oncologiques à long terme (PFS et OS), il n’est pas recommandé d’attendre plus que 7 semaines entre la fin de la radiothérapie et la chirurgie.

Bonne lecture,

Aurélien Dupré
Département de Chirurgie - Centre Léon Bérard


Epidemiology and Prevention of Postsurgical Adhesions Revisited

Bonjour à tous,

Cette semaine, nous nous intéressons aux adhérences intra-abdominales post-opératoires.
Qui n’a pas été confronté à un ventre blindé, une occlusion sur bride à opérer en pleine nuit… ?
Le problème des adhérences et de leur prévention est pourtant mal connu des chirurgiens et peu enseigné pendant l’internat de chirurgie.

Cette revue de la littérature publiée par Ten Broek (un hollandais ayant publié de nombreux travaux cliniques sur les adhérences), s’intéresse au problème économique représenté par les adhérences. Pas de panique, on ne vous embêtera pas avec le modèle de Markov.

Cette revue et le diaporama permettent d’avoir un condensé de la littérature sur les adhérences : historique, complications (douleurs, occlusions, infertilité), moyens de prévention (barrières anti-adhérentielles) et impact économique.

En résumé, les adhérences sont responsables de nombreuses complications post-opératoires, aigues et chroniques, qui peuvent être diminuées par l’utilisation de membranes anti-adhérentielles avec un bon ratio coût/efficacité. Le bénéfice semble exister également après laparoscopie, où la « forme galénique » des anti-adhérentiels reste à définir, pour qu’ils soient appliqués facilement.

L’équipe des Highlights vous souhaite une très bonne année 2017.

Aurélien Dupré
Département de Chirurgie - Centre Léon Bérard

 


Pancreatogastrostomy Versus Pancreatojejunostomy for RECOnstruction After PANCreatoduodenectomy

Bonjour à tous,

Cette semaine, quelle est la meilleure (ou la moins mauvaise !) anastomose pancréatique après DPC.

Cet essai randomisé en double aveugle allemand comparait le taux de fistule pancréatique clinique après anastomose pancréatico-jéjunale ou pancréatico-gastrique (PG) sur 440 patients (320 en intention de traiter).
Etude de bonne qualité méthodologique qui montre l’équivalence des 2 techniques de reconstruction, avec cependant un taux de complications hémorragiques supérieur après anastomose PG.

Belle initiative des allemands qui ont structuré il y a quelques années la recherche clinique en chirurgie au niveau national, avec plusieurs dizaines d’études (dont cet essai) pour répondre à des questions cliniques « quotidiennes ».
Future perspectives for surgical research in Germany. Diener MK et al. Langenbeck’s archives of surgery 2014.

Bonnes fêtes de fin d’année,

Aurélien Dupré
Département de Chirurgie - Centre Léon Bérard


Is Tumor Detachment from Vascular Structures Equivalent to R0 Resection in Surgery for Colorectal Liver Metastases?

Cette semaine, nous nous intéressons aux marges de résection pour les métastases hépatiques d’origine colorectale

Dans cette étude rétrospective italienne, les auteurs s’intéressent aux résections R1, définies par une marge inférieure à 1mm. Ils distinguent 2 types de R1 : le R1 parenchymateux et le R1 vasculaire, qui correspond au détachement d’une métastase d’un vaisseaux (glissonien ou sus-hépatique). La complexité des techniques chirurgicales, l’efficacité de la chimiothérapie ont permis au cours des dernières années d’augmenter le nombre de patients éligibles à une chirurgie de résection. Il est maintenant bien établi que les techniques d’épargne parenchymateuse (métastasectomie, destruction focalisée) doivent être privilégiées.

Les résultats de cette étude montre que les résultats oncologiques sont différents selon le type de R1. Le R1 vasculaire semble équivalent à la résection R0, sans augmentation de la morbidité. Le R1 parenchymateux est en revanche de mauvais pronostic, y compris après chimiothérapie.

En pratique, ce concept de R1 vasculaire reste intéressant pour certaines métastases, notamment au contact des pédicules glissoniens. Dans les autres cas, l’utilisation des techniques de destruction focalisée est à discuter.

Avant les vacances, nous vous parlions d’une étude qui évaluait la PCT comme marqueur de fistule colorectale et qui présentait de nombreux biais (notamment d’interprétation). Ci-joint la lettre de réponse envoyée à Annals of Surgery et la réponse des auteurs.

Bonne lecture !

Aurélien Dupré
Département de Chirurgie - Centre Léon Bérard


Top